En plus de soixante ans d’existence, on ne compte plus les évolutions connues par Godzilla. De l’incarnation ultime de la terreur nucléaire à un simili-Casimir ami de tous en les enfants en passant par le lézard bourrin de la version américaine des 90’s, l’icône japonaise a connu bien des variations. Et c’est une nouvelle qui s’amorce avec Godzilla : Planet Of The Monsters. Cette preview pose ainsi d’emblée sa volonté d’emmener le roi des monstres vers de nouveaux horizons. Un choix également dicté par la nécessité de maintenir en vie la franchise. En effet, suite à la sortie du Shin Godzilla d’Hideaki Anno, il a été détecté que le public de la série était désormais avant tout constitué de quadragénaires. Godzilla n’attirerait plus les jeunes et c’est donc l’objectif de Planet Of The Monsters. Recourir à l’animation pour la première fois de la franchise (faisons l’impasse sur la série animée tirée de la version de Roland Emmerich) fait partie de ce grand plan de réaménagement. Le choix permet ainsi d’offrir une vision apte à séduire un public jeune, tout en évitant de brusquer les vétérans attachés à l’esthétisme du film de monstre en costume.
Le grand mot de Godzilla : Planet Of The Monsters ? Gigantesque. C’est en tout cas ce qui est promis, rien qu’avec le titre. Incapable de lutter contre Godzilla et la horde de monstres qui gravitent autour de lui, l’humanité a fui la Terre en quête d’une nouvelle planète – un périple de deux décennies qui aboutira à une cruelle désillusion, la planète détectée pour recueillir les survivants s’avérant inhabitable. S’amorce alors un voyage de retour vers la Terre en vue de sa reconquête. Sauf que les distorsions temporelles liées aux voyages spatiales font que ça n’est pas deux décennies mais plusieurs milliers d’années qui se sont écoulées sur Terre. Celle-ci a complètement changé sur cette période et s’est constituée un tout nouvel écosystème où l’homme n’a plus sa place. Soyons clair, il y a de quoi être enthousiasmé par le concept. Désireux de s’écarter de la formule type de la franchise, les réalisateurs Hiroyuki Seshita et Kobun Shizuno ont voulu créer une monumentale extension de cet univers. Les artworks présentés dénotent cette ambition de gigantisme avec l’exploration d’une terre sauvage et inédite (admettons un petit parfum d’Avatar).
On ne peut alors que regretter l’absence de la moindre image en mouvement lors de cette présentation. Aucune scène, ni même un court teaser ne nous sera offert. Par ailleurs, les auteurs désirant conserver un maximum de secret, un grand nombre d’éléments reste de l’ordre de l’expectatif. On ne saura donc rien du rôle tenu par Godzilla dans l’histoire (héros ? méchant ? Pure force de la nature ?) et il en ira de même des personnages humains. Il s’agit de la plus grande crainte liée au projet : savoir comment s’articuleront l’exploration du monde et les intrigues humaines. La suspicion est de mise au regard d’un héros au trauma classique (enfant, il a vu Godzilla tuer ses parents et cherche évidemment vengeance) et de personnages secondaires s’annonçant seulement fonctionnels, référant au stéréotype du scientifique, de l’armurier, du romantique, etc. L’incertitude est également de mise quant à la qualité de l’animation (production en CGI avec un rendu 2D) , nous espérons qu’elle rendra tout de même justice aux choix artistiques entraperçus (le design plus musculeux et lourd de Godzilla). Bref, cette preview n’a pas vraiment contenu de surprise et a surtout servi à entretenir la foi dans le projet. Toutes les réponses, nous les aurons en novembre sur Netflix.